vendredi 7 août 2015

Cuba Libre

On rembobine 3 semaines en arrière et nous y voilà de nouveau comme si c'était hier. 

Ahhh les vacances... On passe des semaines à y penser et à la préparer et elles défilent à une vitesse. Je mens un peu car c'est vrai que j'y ai longtemps rêvé mais niveau préparatifs, on a réservé deux jours à l'avance. On ne nous refera pas, le last minute nous va à merveille. Et ce n'est même pas pour les aubaines, parce que finalement ce qui nous retarde c'est qu'on ne sait jamais ce que l'on veut faire et quand on prévoira de le faire.

Pour un séjour improvisé on s'est tout de même gâtés. Objectif numéro un et non négociable : se reposer. Pour le coup je ne vois pas comment on aurait pu faire mieux. C'est simple nous n'avons rien fait.



Vous l'aurez compris, nous étions à Cuba, plus précisément à Cayo Santa Maria, une petite île sur la côte nord. Il y a 10 ans il n'y avait rien sur cet îlot. L'état cubain, qui est aussi propriétaire de tous les hôtels, a décidé d'exploiter cette beauté de la nature. Aujourd'hui il n'y a que 13 hôtels, même si d'autres vont naître dans les prochaines années. Pour s'y rendre, il faut traverser un pont sur la mer durant près d'une heure. Il faut savoir que personne n'y vit. Les employés des resorts ont alors entre une et deux heures de trajet pour se rendre sur leur lieu de travail. Ce qui est marrant c'est de voir beaucoup de monde au bord des routes faisant de l'auto-stop. Il s'avère que posséder une voiture est un luxe à Cuba. Les habitants font alors du covoiturage, rémunérant ainsi le conducteur pour sa course. Par exemple, en autobus, il n'est pas rare de voir des locaux monter à bord avec les touristes ; le chauffeur les déposant là où ils doivent se rendre. Cela reflète bien la mentalité des cubains, ouverts et très courtois. Et puis leurs voitures, quel spectacle ! Il y en a de toutes les sortes. J'ai d'ailleurs souri en revoyant tout une gamme de Peugeot, ça faisait longtemps. Évidemment mes préférées sont les "belles américaines" des années 40-50. Hautes en couleur, elles sont l'emblème de Cuba. Peut-être après les cigares et le rhum me direz vous.



Avant de partir je n'étais pas rassurée. L'été est la saison des pluies et la météo était très mitigée. Finalement, on ne pouvait pas rêver mieux. Le temps était parfait malgré la chaleur et l'humidité. Seul bémol, les moustiques. Ils sont nombreux à cette époque de l'année et je peux vous dire qu'ils ont adoré le sang sucré d'Etienne. Et comme pour nous consoler de la fin de notre séjour, le matin du départ il pleuvait quelques gouttes, mais ça n'a évidemment pas duré. Pourtant les soirs nous voyons des éclairs au loin mais jamais nous n'avons connu d'orage. Au contraire, la nuit était un spectacle à elle même, une étendue d'étoiles plus nombreuses les unes que les autres. C'est peut-être la seconde fois dans ma vie que j'ai pu observé un aussi beau ciel étoilé.



Nous séjournions à l'hôtel Royalton que je recommande vivement. Un 5 étoiles pour adultes seulement  n'ayant que 118 chambres. Un must lorsque l'on recherche le calme. Le complexe est petit et pourtant nous avions l'impression qu'il n'y avait personne. Au contraire, l'hôtel affichait complet. Notre major d'homme était aux petits soins et je ne parle pas du service 24 heures sur 24. Nous avons été dorlotés.




Avec ses deux piscines et sa plage digne des magazines, nous nous sommes offerts des siestes grand luxe. J'ai connu les joies des palapas, ces espèces de lits à baldaquin au bord de l'eau dans lesquels j'aurais pu passer le restant de mes jours. L'eau était tellement chaude qu'elle ne rafraîchissait même pas, on se croyait dans un bain. La plage quant à elle était déserte. L'océan atlantique a une tout autre allure ici. L'eau est calme, les vagues se font timides. Sauf le premier jour où nous avons pu jouer dans les rouleaux comme des gamins. Et puis j'ai enfin bu un vrai lait de coco encore dans la noix fraîchement coupée, c'était excellent ! Pourquoi ça ne pousse pas chez nous hein ?! Siroter ce jus les pieds dans l'eau cristalline était comme un rêve éveillé. 







On nous avait prévenu, Cuba n'est pas réputé pour sa cuisine. L'embargo américain limite beaucoup les produits disponibles. Ce n'est pas grave, nous n'étions pas venus pour manger. Malgré tout, le chef Antonio, immigré napolitain avec qui nous avons un peu jasé, nous a fait des plats tout à fait convenables. Pour ma part, c'était cure de homard et de langouste. Et puis on s'est rabattus sur les cocktails : mojito, havana lights, pina colada. Au moins là bas, le rhum est une valeur sure !


Au delà du confort absolu, ce que j'ai peut-être le plus apprécié c'est de déconnecter, du travail oui mais aussi des technologies qui nous entourent. Une semaine sans internet, Facebook, Instagram et compagnie. J'y suis parvenue hallelujah ! Comme quoi je devrais songer à débrancher mon iPhone plus souvent. Profiter de l'instant, de mon conjoint, de la vie quoi ! Une désaliénation temporaire que l'on devrait reproduire quelques fois dans l'année. Cela ne tient qu'à moi en même temps. Ah oui j'oubliais. On a tellement voulu déconnecter que le téléphone d'Etienne est mort pendant le séjour. Soit disant waterproof, le smartphone a été foudroyé par nos baisers sous l'eau.


Et malgré le confort, dans ces pays du sud, on ne peut rien contre les bestioles qui y vivent. Alors moi qui suis effrayée d'un rien je ne vous raconte pas la trouille lorsque nous avons retrouvé une cucaracha sur notre tête de lit. Oui oui, une énorme blatte, un gros cafard dégouttant. Pis c'est pas le tout de la voir cette bébête, il faut la tuer. On a mis le temps certes, mais on l'a eu. Une autre a aussi pris un bain dans mon fond de pina colada. Et c'est sans parler des lézards. Ils sont rigolos et mignons à l'extérieur, un peu moins sur les murs de ta chambre quand ils courent à toute vitesse. On voulait de l'exotisme, on en a eu !

Côté excursion, on a commencé par une virée à la clinique dans une ambulance vétuste. Je vous disais que la bouffe était loin d'être de la haute gastronomie, soit. Mais de là à tomber malade à cause des aliments ça ne pouvait qu'arriver à... roulements de tambour... Etienne bien entendu. Le pauvre a passé une nuit dont il se souviendra ainsi qu'une journée cloué au lit. Heureusement que la clinique était proche et qu'ils lui ont mis une perfusion qui l'a remis d'aplomb.

Plus sérieusement, nous aurions aimé visiter La Havane. Malheureusement, d'une part l'excursion coûtait un bras puisqu'il fallait prendre un avion pour un rapide vol interne. Et d'autre part, il n'y avait plus de place, le voyage vers la capitale ne se faisant que deux fois par semaine. Alors nous avons choisi une sortie plus relaxe. Une journée sur un catamaran avec une pause de snorkeling. Une première expérience de plongée pour nous deux. On a simplement adoré. C'est une belle communion avec l'océan et la vie maritime. Les couleurs des poissons sont magnifiques et l'appréhension se dissipe après quelques minutes. À refaire sans faute lors d'un prochain voyage. Et puis nous sommes allés rencontrer des dauphins. Après un bref spectacle, j'ai pu entrer dans un bassin pour en côtoyer un de plus près. J'ai même eu le droit à un bisou ! J'étais super contente, même si nous ne cautionnons pas forcément la captivité de ces mammifères. Il s'agit d'un sentiment mitigé entre plaisir de découvrir l'animal et tristesse face à sa condition. 









En résumé, nous n'aurons pas vu grand chose de Cuba. L'essentiel était de passer du bon temps dans un lieu paradisiaque. Pour un road trip on reviendra. Et moi qui étais fâchée avec les formules tout inclus, j'ai tout de même apprécié ma semaine de repos. Il faut savoir s'en accorder parfois.




Sur ce, je souhaite de bonnes vacances à celles et ceux qui sont sur le départ. Pour les autres, faites comme moi, commencez à fabuler sur les prochains endroits que vous aimeriez visiter.



J'ai lu que le plus beau des voyages est celui que l'on n'a pas encore fait.  Alors j'ai hâte de voir ça !