Je
ne suis pas une fille de la nature et pourtant ce weekend m’a réconcilié avec le
camping.
Il faut dire que nous étions une belle bande et que les activités
étaient assez variées pour plaire à tout le monde.
Samedi
matin, les plus adroits sont allés jouer au golf, sur un parcours en neuf
trous, une première pour la plupart. Ça leur a tellement plus qu’on va remettre
ça prochainement et j’essayerai moi-même histoire de tester mon swing.
Le
programme de l’après-midi nous laissaient plus sceptiques mais ce fut une
agréable découverte. Nous avions rendez-vous au Ranch Robert où nous sommes
partis pour une heure de balade à cheval. Au moment de nous présenter nos
montures, on riait jaune |mais qu’est-ce qu’on fou là ?|. De sacrés
bestiaux. C’était assez impressionnant au départ, surtout quand on se tient
auprès d’eux, mais une fois en scelle,
l’appréhension laisse place au plaisir de guider son cheval. L’exercice
n’est pas toujours facile, notamment quand certains n’ont pas trop envie d'avancer,
préférant manger les feuillages plutôt que de suivre le groupe. Il y a aussi ceux qui se permettent de
légères accélérations comme ça sans même prévenir. Et enfin, il y a la seul et l’unique bête qui
ne décide d’en faire qu’à sa tête. Nous traversions tranquillement un point d’eau quand soudainement le canasson de Cla s’est dit : tiens et
si je m’allongeais ici. C’est alors qu’on a vu Claudio, déjà peu rassuré en
partant, s’étendre dans l’eau boueuse avec son compagnon de route, un peu pris
de panique, tentant de le faire changer d’avis. Il fallait que ça tombe sur
lui. Ce qui est sur c’est que nous allons rire de ce moment pendant encore
longtemps ! Malgré tout, ce fut une jolie balade qui donne le goût de
remonter en scelle, à l’occasion.
Une
fois la promenade terminée, nous avons eu le droit à une activité
inattendue : le braquage de voiture, les clés étant enfermées à
l’intérieur. Fort heureusement, Benjamin notre sauveur du jour a réussi à
ouvrir une porte à l’aide d’un cintre.
Il m’avait tout l’air d’avoir de l’expérience dans ce domaine le
nordiste !
Après
cette frayeur, on a pu reprendre la route direction l’épicerie avant de nous
rendre au camping dans la région de la rivière rouge à la frontière entre les
Laurentides |encore au Québec| et l’Outaouais |marquant le début de
l’Ontario|. Pourquoi cet endroit ?
Car le lendemain sur cette même rivière nous faisions une descente de rafting
en eau vive. En attendant, il faut monter le campement. Vous remarquerez une
tente familiale cinq étoiles. Elle
comprend toutes les commodités dont vous aurez besoin. Autant dire que notre
ami Julien a fait des jaloux avec sa résidence particulière. Bien installés, les garçons partent un feu de
camp et le barbecue. On s’offre alors un petit festin accompagné de notre vin
préféré. En dessert, marshmallows et petits écoliers pour faire des semblants de
smores, cette gourmandise typiquement américaine, un clin d’œil pour Angela en ce July 4th. Et
pour faire face à la horde de moustiques qui nous entourait nous étions parés.
Bilan : pas tant de piqures que ça. Une belle victoire de la citronnelle.
La soirée bat son plein et le camping est animé, il y a de l’ambiance autour de
nous dont des gens bien plus habitués que nous au dodo dans la nature si en croit
leurs équipements de compet’.
La
nuit ne fut « pas pire ». Faut dire qu’à quatre on s’est tenus chaud |n’y voyez là aucun sous-entendu|. À la fraîche, on s’en va au pavillon
principal pour prendre le petit déjeuner et les gars repèrent le terrain de
beach volley. Comme ils le disent si bien : ils sont « chauds du
volley ». Les équipes s’affrontent en fin de matinée mais il est déjà l’heure
du lunch et il va nous falloir des forces avec ce qui nous attend.
Une fois
restaurés, on patiente en attendant le go pour aller mettre nos tenues de
combats : gilet de sauvetage, casque et pagaie. Après un court briefing fait sur le ton de
l’humour qui ne nous rassure pas forcément, on embarque en bus scolaire jaune
afin de nous rendre jusqu’au point de mise à l’eau. Une fois arrivés, on
demande aux plus courageux d’embarquer en avant car il faut être prêt à
affronter les rapides et à pagayer de manière synchronisée. Eti monte à l’avant
tandis que je me tasse discrètement à l’arrière. Étant un nombre impair, la
dernière personne se trouvait en tête de gondole, sans rame, prête à recevoir
les vagues en pleine face. On a nommé cet emplacement celui de la sirène même
si son rôle était loin d’être glamour. D’ailleurs nos sirènes ont été
exclusivement masculines. Une fois partis,
le guide nous apprend comment communiquer à bord ainsi que les règles de base en cas de pépin comme
par exemple comment remonter à bord en cas de chute. On se met d’ailleurs
directement dans le bain avec une petite pratique histoire de faire chauffer
les bras et les abdos. Plus facile à dire qu’à faire je vous le garantis !
On
commence avec les rapides familiaux. Une belle mise en jambe pour nos meneurs
en avant mais toutefois peu de sensations à l’arrière. Ce n’était qu’un avant
goût. On arrive alors dans le premier gros rapide et là ça ne loupe pas tous à
l’eau |ou presque|. Et là on pense au
gentil monsieur qui durant la préparation nous disait : sous l’eau
profitez de ces quatre secondes de détente sans stress. Quatre secondes vous
êtes sûr ? Parce qu’elles en paraissent bien plus. Et puis on se tombe tous les
uns sur les autres qui plus est avec les pagaies car la règle d’or en rafting
est de ne jamais s’en séparer. À la vie à la mort. Bref, on refait surface,
perdus, on a bu la tasse, on a perdu une chaussure, on recherche le bateau, c’est
le chaos. Mais on est braves et un peu fous aussi alors le guide nous propose
d’aller rejouer un peu dans le courant histoire d’avoir encore du fun. On prend
ensuite une petite pause quand même. On échange nos places et je m’approche
doucement mais surement de l’avant. On est
fin prêts à repartir affronter tels des guerriers les prochains rapides pour
arriver au final tant redouté alias la machine à laver. Sans mauvais jeu de mot ça va brasser ! En plus depuis le début, notre raft ouvre le cortège.
C’est parti on se lance et malgré quelques frayeurs on en sortira indemnes.
Maintenant à nous d’admirer les gadins des autres et de secourir ceux coincés
dans le courant. On repêchera deux naufragés qui finiront la descente avec nous.
En bout de course, nous arrivons sur une plage qui marque la fin de notre
périple. Et comme nous étions en avance, notre guide a retourné le bateau pour
qu’on s’occupe à glisser dessus en attendant les autres. À cet endroit, nous
faisons l’expérience des mouches à chevreuil qui mordent à sang. Elles sont
coriaces alors on ne traîne pas pour se rendre au bus. Le trajet du retour
durera 45 minutes et c’est une excursion à lui –même. Imaginez des bus
scolaires dépourvus d’amortisseur ni même de ceintures, sillonnant des chemins
pleins de trous. Malade en transport s’abstenir. Nos fesses ont décollé du
siège plus d’une fois. Autant vous dire que ça vaut les attractions de la
Ronde.
De
retour aux voitures on s’empiffra de tout ce qu’il nous restait. Pas de doute
l’eau ça creuse. On patientera le temps de visionner le film de notre descente
que l’on a acheté en souvenir et puis on reprend la route. C’est finalement sur
une aire d’autoroute déserte de Mirabel, assis sur le parking, que nous
finirons ce superbe weekend pas mal fatigués mais de bons souvenirs à se
remémorer. Chapeau à l’organisateur !
Très
vite, je vous reviens avec un article sur nos vacances qui sont déjà derrière
nous.
Cuba Libre !