Bilan après plus de 7 mois de vie à Montréal :
Vous l'aurez compris, on s'y plait bien. Nous sommes bel et bien intégrés et pour preuve nous nous sommes familiarisés avec le langage local. A tel point que...et oui...le moment tant redouté est arrivé...nous avons pris l'accent québécois ! Ca serait fun hein ?! Bon, nous n'en sommes pas encore à ce stade mais involontairement on y vient !
Rappel : la Loi 101 fait du français la langue officielle au Québec. L'objectif est de préserver le français d'un anglais qui prend de l'ampleur. Par exemple, les emballages ou encore les panneaux doivent être traduits dans les deux langues. Le Québec est donc officiellement francophone, mais en réalité ici on parle QUÉBÉCOIS et la différence est flagrante !
Petit récapitulatif des expressions les plus courantes, qui sont parfois tordantes il faut l'avouer :
la fin de semaine - le week end
un char - une voiture
je te niaise - je te taquine
tu me gosses - tu me fais ch...
les pitounes - les gonzesses
j'm'en câlisse - je m'en fiche
5 piaces (à l'origine piastres) - 5 dollars
c'est tout beau - c'est ok
c'est pas pire - pas si mal
fais que - utilisé à même escient que "donc"
un toupette - une frange
du blé d'Inde - du maïs
je suis dans le champ - je suis dans le jus
un BS (pour Bien être Social) - un cas social
c'est faite - c'est fait
il fait fraite - il fait frais
magasiner - faire les boutiques
tu chauffes mal - tu conduis mal
un condo - un appart' dont on est propriétaire
fourrer le chien - s'enfoncer
ne pas se casser le bicycle - ne pas se casser la tête
pas pentoute - pas du tout
quand qu'on fait - lorsqu'on fait
c'est écoeurant - c'est super
les foufounes - les fesses
une agace pissette - une allumeuse
les incontournables gosses - les testicules
j'ai eu bin du fun - je me suis éclaté
pogner - attraper ou encore je suis pogné dans le traffic
une sacoche - un sac à main
c'est tiguidou - ça marche - ok
une gang d'amis - un groupe d'amis
mon copain - mon chum
un chandail - un pull
chialer - râler
c'est correc(t) on ne prononce pas le "t" - c'est bon - ok
j'ai capoté - j'ai adoré
faire l'épicerie ou faire sa commande - faire les courses
un parté qui vient de party en anglais - une soirée
ma blonde - ma copine
c'est plate - ça craint - c'est nul
une chicane - une dispute
regarder les nouvelles - les infos
la chaufferette - le chauffage
...
Pour les repas, on passe du petit déjeuner au déjeuner, du déjeuner au diner et du diner au souper...donc maintenant pendant ma pause du lunch je dine, vous y croyez vous ?! Tant que je suis dans le sujet, KFC s'appelle ici PFK pour Poulet Frit Kentucky. Chez Mc Do ne commandez pas un Mc Chicken mais un Mc Poulet.
Le "tu" est utilisé à tout bout de champ : tu veux-tu venir ? c'est tu bon ? il va tu venir ?
Les fameux "là là"ou encore "ça" se mettent à la fin des phrases |et ceux là là on les a plutôt bien intégré là|.
Mais encore tous les mots anglais francisés : checker, forwarder, chiller, matcher...qui viennent s'ajouter au fait que tout le monde switch de l'anglais au français, d'une phrase à l'autre...si naturellement.
Sans parler des incourtournables gros mots : câlisse, ostie, tabernacle (prononcé tabernac) ou encore tabernouch taberouette...
Une autre remarque d'ordre culturelle. Aussi courtois que les québécois puissent être, il y a une chose qui m'exaspère au plus haut point : les gens ne vous tiennent jamais la porte |ok des fois certains hommes sont galants mais ce n'est qu'une minorité|. Ce n'est pourtant pas compliqué de tendre son bras et de faire un quart de tour pour vérifier si quelqu'un vous suit. Vous allez me dire, si ce n'est que ça. Effectivement ce n'est pas bien grave...
Malgré tout, on adore le Québec !